Dessin préparatoire d’une dentelle au Point d’Argentan
Une valeur historique indiscutable
Ce dessin est a passerelle entre la dentelle produite au 18e siècle et les productions de l’Abbaye des Bénédictines d’Argentan à partir de la fin du 19e siècle
Après un âge d’or retentissant au 18e siècle, la dentelle ornaise connaît un repli suite à la Révolution française. En 1830, la dernière manufacture de dentelle ferme ses portes à Argentan et la technique de conception de la « bride d’Argentan » se perd.
En 1873, M. Béchard, Sous-Préfet de l’Orne, et M. Lebouc, Maire d’Argentan, souhaitent endiguer la décadence industrielle et commerciale sévissant à Argentan. Il font alors appel à Ernest Lefébure, grand dentellier, afin de relancer l’industrie dentellière, et lui demande de retrouver la manière de faire les grands champs de brides caractérisant la dentelle d’Argentan.
Ce dernier charge alors sa meilleure ouvrière alençonneuse (dentellière pratiquant la dentelle d’Alençon) de son atelier de Bayeux, Désirée Hamel, de travailler sur d’anciens dessins et parchemins retrouvés dans les greniers de l’Hospice Saint-Jean d’Argentan. La dentelle en cours de réalisation correspondante à ce dessin a été entièrement « démontée » point par point par Désirée Hamel, qui a ainsi pu retrouver la technique. Elle devient alors la directrice de l’école dentellière d’Argentan, installée au sein de l’Abbaye des Bénédictines.